<Remerciements>Remerciements§Jean-Sébastien Moglia (http://www.la-ligne.org)§La rédaction remercie chaleureusement Jean Fornal pour ses photographies et son expertise.</Remerciements>
<ib id="IB98">Voir la suite des aventures de Guillaumet</ib>
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<Sous-Titres>
<st id="DSS122_04_00_00">Moi, Henri Guillaumet, j'assure les trajets en Amérique du Sud. Je longe toute la côte est de ce continent. Regarde sur la carte… Ma spécialité ? Les trajets entre l'Argentine et le Chili, de Buenos Aires à Santiago, aller-retour. Pas facile, car il faut survoler la cordillère des Andes ! Tu vas voir ce qui m'est arrivé là-bas…</st>
<st id="DSS122_04_00_01">Bienvenue à bord, apprenti(e) pilote ! À toi de diriger mon avion au-dessus de la cordillère des Andes. Cette chaîne de montagnes est la plus longue du monde, et certains sommets dépassent les 6 000 mètres !</st>
<st id="DSS122_04_00_02">Pour survoler ces monstres de glace, sers-toi des flèches de ton clavier. Pour prendre de l'altitude, clique sur la flèche du bas. Tu peux aussi diriger ton avion vers la droite ou vers la gauche. Attention à ta réserve d'essence ! Bon vol !</st>
<st id="DSS122_04_00_03">Ouais, et surtout, ferme la bouche en pilotant si tu ne veux pas gober plein de moustiques des montagnes !</st>
<st id="DSS122_04_00_04">Aujourd'hui, vendredi 13 juin 1930, je vais voler en direction de Mendoza, en Argentine. Mon avion est un Potez 25. Comme il n'a pas d'instruments perfectionnés pour m'aider à me situer, je dois piloter à vue. Quand je survole la cordillère des Andes, je me repère grâce au paysage. Pas très précis, je sais ! Allez, à toi les commandes !</st>
<st id="DSS122_04_01_G01">Je connais bien ce trajet, c'est la 92e fois que je l'emprunte. Hélas ! la tempête n'est pas loin. Pas question de m'y risquer, elle disloquerait mon appareil ! Pour l'éviter, je passe plus au sud.</st>
<st id="DSS122_04_01_G02">Mais soudain, des vents très puissants happent mon avion et l'entraînent vers le sol. Il plonge dans une mer de nuages… Malheur ! Je n'y vois plus rien !</st>
<st id="DSS122_04_01_G03">Pris dans les turbulences, mon avion est comme fou : il valdingue, se retourne… Je ne sais plus si j'ai la tête en haut ou en bas, si la montagne est tout près… Je suis tellement secoué que je lâche les commandes pour me cramponner à mon siège. Je ne veux surtout pas être éjecté, ce serait la mort !</st>
<st id="DSS122_04_01_G04">Enfin, j'émerge de la couche de nuages. Incroyable : en trois minutes, j'ai dégringolé 3 000 mètres plus bas ! Je lutte, je redresse mon avion. Je suis dans un cirque montagneux cerné par la tempête. Bon sang ! il faut que sorte de là, que je trouve une trouée ! Je tourne deux heures durant, en vain. Impossible de m'échapper sans replonger dans la tempête. Je suis piégé ! Et je n'ai plus d'essence !</st>
<st id="DSS122_04_01_A">Aïe aïe aïe, tu as eu un accident ! Attention, ton niveau d'essence descend !</st>
<st id="DSS122_04_01_C">Catastrophe, tu n'as plus d'essence ! Le crash est inévitable.</st>
<st id="DSS122_04_02_01">De toute évidence, le crash était inévitable… Entre le mauvais temps et l'avarie de carburant, j'ai de la chance de m'en être sorti vivant… Oh là là, mon précieux courrier s'envole ! Mais je n'ai pas le temps ni la force de lui courir après, je dois absolument me protéger du froid !</st>
<st id="DSS122_04_02_02">Guillaumet porte deux pulls, une couche de papier journal, une veste en cuir, un cache-nez en laine, un casque en cuir, deux paires de gants et des chaussons fourrés. Mais à 3 000 mètres d'altitude, le froid peut tuer un homme en quelques heures !</st>
<st id="DSS122_04_02_03">Bien que la radio existe déjà, mon avion n'en est pas équipé. Elle est trop grosse, trop encombrante : du coup, mon avion aurait été trop lourd et il n'aurait pas pu monter assez haut pour survoler les Andes. Je vais devoir attendre les secours… et surtout, surtout, je ne dois pas m'endormir !</st>
<st id="DSS122_04_02_04">Guillaumet passe deux nuits et deux jours à lutter contre le froid… quand enfin, le deuxième jour, la tempête se calme.Allez, je dois tenir bon. Les copains vont s'inquiéter de mon absence et vont venir à ma recherche, c'est sûr !</st>
<st id="DSS122_04_02_05">Guillaumet guette le passage de l'avion de secours… Le voilà qui apparaît ! Hélas ! le pilote, Pierre Deley, n'aperçoit pas le Potez gris perdu dans la neige. Et le temps que Guillaumet allume une fusée de détresse, c'est trop tard : l'avion est passé sans le voir.</st>
<st id="DSS122_04_02_06">Je n'ai pas le choix, je ne peux plus rester là. Je dois partir à pied et essayer de trouver des êtres humains. Mieux vaut tenter l'impossible plutôt que d'attendre la mort ici. Je dois emporter le nécessaire vital. Pour ça, j'ai besoin de toi : tu veux bien m'aider à mettre les sept objets indispensables dans ma besace ?</st>
<st id="DSS122_04_02_OK_01">Ah, merci ! Ma petite boussole de poche me sera précieuse pour m'orienter.</st>
<st id="DSS122_04_02_OK_02">Bien vu ! Dans tous les avions, nous avons des réserves de nourriture. J'ai des vivres pour cinq jours : une boîte de biscuits, deux boîtes de sardines, une boîte de viande, deux boîtes de lait concentré et une petite bouteille de rhum. Et si j'ai soif, je sucerai la neige.</st>
<st id="DSS122_04_02_OK_03">Bien sûr, des allumettes ! Grâce à elles, je ferai du feu pour me réchauffer.</st>
<st id="DSS122_04_02_OK_04">Très bonne idée, cette torche électrique ! Avec elle, j'y verrai clair la nuit.</st>
<st id="DSS122_04_02_OK_05">Tu as raison, je dois emporter cette carte pour me repérer.</st>
<st id="DSS122_04_02_OK_06">Oui, grâce à ce petit réchaud, je pourrai chauffer ma nourriture.</st>
<st id="DSS122_04_02_OK_07">Trois petites photos de Noëlle, ma femme adorée ? Oui, tu as bien raison de me les donner. Je penserai à elle, ça m'aidera à tenir le coup.</st>
<st id="DSS122_04_02_BAD_11">Un sac postal ? Pas question, c'est bien trop lourd ! Je viendrai le récupérer plus tard… si jamais je survis.</st>
<st id="DSS122_04_02_BAD_12">Non, je n'emporterai pas ma trousse de secours. Je préfère ne prendre que l'indispensable !</st>
<st id="DSS122_04_02_BAD_13">Bah ! je ne vais pas m'encombrer de souvenirs inutiles. Repose ce morceau de tableau de bord où tu l'as trouvé, va !</st>
<st id="DSS122_04_02_BAD_14">Ce pistolet m'alourdira et ne me servira sûrement pas. Les bêtes ne sont pas féroces, ici, elles hibernent !</st>
<st id="DSS122_04_02_BAD_15">Ce livre de bord ne me servira pas. Remets-le à sa place.</st>
<st id="DSS122_04_02_BAD_LETTRE09">Je ne vais pas prendre ce colis avec moi ! Je crois que tu devrais le mettre dans ton sac postal.</st>
<st id="DSS122_04_02_FIN_01">Après avoir préparé son sac de survie, Guillaumet s'en va… Mais avant de partir, il grave ces quelques mots sur le fuselage de son avion : "N'ayant pas été repéré par l'avion, je suis parti vers l'est, direction l'Argentine. Adieu à tous." "Mon dernier souvenir à ma femme avec un bon baiser."</st>
<st id="DSS122_04_02_FIN_02">Pendant cinq jours et cinq nuits, Guillaumet arpente péniblement la montagne enneigée. Il grimpe, descend dans des gouffres, trouve une vallée infranchissable et revient sur ses pas. Il tombe dans un torrent glacé, mange de l'herbe parce que ses provisions sont détériorées… Il ne s'arrête presque jamais, de peur d'être engourdi et tué par le froid. Sa résistance est inouïe, mais il est à bout de forces.</st>
<st id="DSS122_04_02_FIN_03">Enfin, il rencontre une paysanne, qui le recueille. Guillaumet est sauvé. Quand il retrouve son ami Antoine de Saint-Exupéry, qui l'a cherché en avion avec acharnement pendant plusieurs jours, il lui dit : "Ce que j'ai fait, je te le jure, aucune bête ne l'aurait fait !"</st>
<st id="DSS122_04_02_FIN_04">Ben si, moi ! Ben oui, quoi, j'ai aidé à piloter ton avion, souviens-toi !</st>